Frac



Ateliers internationaux
Spectaculaire

du 16 novembre 2013
au 19 janvier 2014
Frac, Carquefou

XXVIIe Ateliers internationaux

artistes invités : DONNA KUKAMA, PAMELA PHATSIMO SUNSTRUM, THENJIWE NKOSI, MADEYOULOOK

Commissaire associée : NONTOBEKO NTOMBELA

résidence du 16 septembre au 17 novembre 2013

exposition organisée dans le cadre des Saisons Afrique du sud - France 2012 & 2013,
avec le soutien du Comité des mécènes. http://www.france-southafrica.com


Catalogue de l'exposition


Spectaculaire

Cette année, Laurence Gateau a souhaité inviter pour le commissariat des ateliers Nontobeko Ntombela, curateur à la galerie d’art de Johannesburg.

Nontobeko Ntombela

commissaire de l’exposition :

« Les XXVIIe Ateliers Internationaux sont l’occasion pour les artistes de s’interroger sur la notion d’échanges, notamment au travers de leurs œuvres. Il s’agit d’un double enjeu pour les cinq artistes. Pendant leur résidence au Frac des Pays de la Loire, je les accompagne pour réflechir à leurs nouvelles productions. L’équipe du Frac les assiste dans leur travail et leur présente la scène artistique de la région. C’est une véritable immersion dans un cadre, face à un environnement stimulant, les artistes sud africains peuvent ainsi s’inspirer du lieu pour la création de leurs œuvres.

SPECTACULAIRE est le résultat d’un processus de réflexion sur les notions de mise en scène et de jeu, long de deux mois, ayant pour but de créer « l’expérience d’un moment ». Les travaux exposés ici sont principalement des productions in situ, ils résultent d’un processus artistique rigoureux, développé dans le cadre d’une résidence. Ces productions artistiques parlent de l’expérience d’un moment qui est également perçu comme « un moment spectaculaire ». Ces travaux renvoient clairement à une expérience passée, mais dans le même temps fonctionnent comme des annonces d’une expérience qui pourrait – ou ne pourrait pas - arriver. En l’occurrence l’exposition vise à critiquer et subvertir ce qui constitue une expérience “spectaculaire”. Il ne s’agit pas de l’expérience d’un moment précis mais de moments spectaculaires successifs : lorsque l’idée de l’œuvre vient lors de la résidence, pendant la confrontation de l’œuvre avec le public et dans la vie future des œuvres produites.

Bien que les travaux exposés explorent différents thèmes, il y a un lien qui les unit et qui touche à l’examen de différentes histoires politiques : de l’architecture, de la terre et de la nature, et du story-telling portant sur l’avenir. Cette exposition ne se focalise donc pas sur un récit historique particulier, qui concernerait uniquement une histoire française ou sud-africaine, mais créee plutôt un cadre fictionnalisé dans lequel ces histoires se rencontrent et peuvent être réimaginées. Dans l’ensemble il ne s’agit pas d’une revendication identitaire, mais plutôt d’une mise en espace des œuvres, qui ouvre potentiellement les tensions entre l’inexistant et l’hypervisibilité. Cette mise en scène propose donc une expérience qui peut être accessible, tout en étant insaisissable. C’est une exposition non politique, qui fait toutefois appel à l’imagination en tant qu’acte politique, ce qui permet aux œuvres de produire différents sens selon le contexte dans lequel elles sont exposées.

Le processus et la méthodologie constituent des aspects importants de l’exposition. Il s’agit de voir en quoi la résidence offre un contexte et un environnement dans lesquels différentes histoires ont été explorées et qui a donné lieu à un certain nombre d’échanges. Cet environnement est également conçu comme un espace dans lequel les artistes peuvent expérimenter des idées qu’ils et elles n’auraient pas pu développer dans un autre contexte.

Cette exposition – qui regroupe différents moments de voyage et différentes conceptions du voyage – propose au spectateur une traduction d’idées et d’expériences tout en offrant un espace dans lequel des histoires et des moments présents coexistent potentiellement. Des voyages dans des futurs possibles à l’échange dans l’intangible et la négociation de l’espace public, l’exposition comprend des moments qui portent sur les notions de temps, d’espace, d’expérience et d’au-delà.»


Donna Kukama

The Air-State Urgency, 2013

performance, installation

dimensions variables

The Air State Urgency (fondée en 2013) est une agence qui donne la possibilité à des individus d’acquérir des nuages. Elle tire son nom d’un jeu de mots créé par la ressemblance sonore avec le terme anglais «Estate Agency» (qui signifie agence immobilière).

Dans un monde où les ressources naturelles comme les mines, sont de plus en plus privatisées, où d’immenses territoires sont toujours colonisés et où l’eau de source est mise en bouteille et vendue, ne serait-il pas logique d’être propriétaire de nuages ? Aussi, à la différence du marché immobilier, qui propose des produits avec le risque d’une saisie, l’A.S.U au contraire offre des tarifs fixes, des paiements cash et sécurisés, et aucun risque de facteurs locaux imprévus comme des troubles politiques et des développements urbains soudains augmentant ou baissant la valeur des nuages.

Tous les produits de l’A.S.U ont leur origine dans le ciel, ils doivent être acquis honnêtement et avec de l’argent réel.

Pour les XXVIIe Ateliers internationaux du Frac, L’Air-State Urgency offrira aux acheteurs des bonus sous la forme d’expériences de propriété potentielle de nuages. L’A.s.u fait suite à la Banque d’Investissement Elsewhere (B.I.E) (fondée par l’artiste en 2013) qui a promis de garantir l’obtention de certains aspects de la nature sous la forme d’investissements dans vingt, trente ou quarante ans aux mêmes conditions. L’A.S.U. et la B.I.E. sont des filiales de la Red Suitcase (fondée en 2007). Les autres filiales de la Red Suitcase sont la Future Court of Traded Justices (fondée en 2013), le Museum of Somethings (fondé en 2012),et le Black Money Market (fondé en 2010).


Pamela Phatsimo Sunstrum

Un-Fathom (Schemata), 2013

brou de noix, crayon sur papier

140 x 300 cm

Cette œuvre traduit l’intérêt de Pamela Phatsimo Sunstrum pour la mythologie et la science. Le dessin panoramique oscille entre réalisme, fantastique et représentation schématique d’un paysage volcanique. Il fait référence aux interprétations mythologiques du cœur de la terre ; aux spéculations géologiques du noyau terrestre ; à la Théorie de la Terre Creuse ; au Voyage au centre de la terre de Jules Verne et à la peinture de paysage du romantisme européen. Le dessin est le résultat des observations de Pamela Phatsimo Sunstrum, selon lesquelles la mythologie et la science tentent de construire et déconstruire les mêmes mystères – à savoir : la nature, l’histoire, le sens et l’avenir des choses.

Geomance

2013

matériaux divers

147 x 50 cm

Geomance est une œuvre sculpturale que l’on peut interpréter à la lumière du dessin Un-Fathom (Schemata). Il renvoie aux marqueurs géologiques, aux cairns, aux grands obélisques, aux quasars de l’espace intergalactique et aux techniques de divination.

Geomance est également une composante de IF YOU DO IT RIGHT, une performance créée durant la résidence en collaboration avec Thenjiwe Niki Nkosi.


Thenjiwe Nkosi

In Plain Sight (After the Tripode), 2013

huile sur toile

145 x 190 cm

What Is It That You Keep Forgetting (After the Palais De Justice), 2013

huile sur toile

190 x 145 cm

Ces « portraits » de bâtiments font partie d’un corpus plus large qui interroge le pouvoir et les structures du pouvoir.« Bien que mon approche de ces nouvelles peintures reste la même – en ce sens que je peins les bâtiments des villes où je vis ou que j’ai visitées, en essayant d’étudier et parfois de ré-imaginer la ville – il y a ici un élément nouveau : l’intrusion du végétal. L’ajout de la vie des plantes consiste à combiner l’organique et ce qui est fait par l’homme.

Il s’agit également de questionner le « langage » que nous appliquons au champ de l’architecture et à celui de la phyto-écologie. Nous parlons dans les mêmes termes de la migration des plantes et de la migration des populations, alors que le “langage” formel de l’architecture parle des forces historiques et des tendances qui sont en jeu dans la conception des bâtiments qui nous entourent.

Ce que sous-tend mon travail dans l’examen de ces structures – architecturales, biologiques, étendu au domaine social et politique – est une interrogation des forces invisibles qui les ont créées. »


MADEYOULOOK

non-monuments programme : revisions edition, 2013

Dimensions variable

X-board, bandes sonores

5 X 3,80 X 3,80 m

MADEYOULOOK s’est désigné lui-même comme comité des non-monuments, mandaté pour souligner l’existence d’histoires sous-considérées à travers des monuments non-monumentaux.

Les membres du comité sont impartiaux et n’exercent aucune influence politique. Tous les non-monuments sont destinés à être temporaires.

Les non-monuments respectent certains principes directeurs (susceptibles d’être modifiés) :

1. Un non-monument est composé d’une structure qui ressemble aux formes monumentales habituelles. Cette forme se trouve reconfigurée ou subvertie d’une manière ou d’une autre.

2. La structure doit être constituée de matériaux éphémères, comme les «éléments intérieurs» qui l’habitent et qui constituent d’ailleurs le «véritable» monument.

3. Le «véritable» monument est soit intangible, soit fragile, soit non-monumental. Sa manifestation doit être malléable.

4. Un non-monument n’est pas spécifique à un seul endroit, un seul moment, un seul événement.

5. Un non-monument ne fonctionne pas comme un original. C’est un modèle qui peut être reproduit ou modifié.

Le programme des non-monuments a commencé en 2012 avec l’édition d’un cheval (Trojan Horse ; une sculpture monumentale en carton, installée dans plusieurs villes d’Afrique du Sud).

Cette année le comité a entrepris d’ériger l’édition 2013 des révisions. Cette édition comprend des enregistrements réalisés principalement à partir d’archives qui reflètent une révision historique ou sont considérés comme contestables. Ces histoires proviennent d’un peu partout dans le monde, de différents médias et reflètent la diversité des façons dont nous accédons aux vérités historiques, dont nous les comprenons, les déterminons.

Le travail de MADEYOULOOK fait souvent référence aux innovations quotidiennes. Cette caractéristique de leur travail se retrouve également dans l’intérêt porté au concept de public et à ce qui constitue une audience dans le champ de l’art. Les notions de production de connaissances, d’accès et de propriété sont également centrales dans la pensée de MADEYOULOOK.

MADEYOULOOK est un collectif d’artistes basé à Johannesburg formé par Nare Mokgotho et Molemo Moiloa.