Julien Audebert, Maja Bajevic, Yves Belorgey, Pierre Besson, Roderick Buchanan, Claude Closky, Jeremy Deller, Rineke Dijkstra, Song Dong, Valie Export, Nan Goldin, Raymond Hains, Sarah Jones, Valérie Jouve, Oleg Kulik, Suzanne Lafont, Orlan, Adrian Paci, Guillaume Paris, Régis Perray, Kristina Solomoukha, Artur Zmijewski. œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire
du 21 avril au 31 mai 2012
Art Beijing, Pékin
du 29 avril au 2 mai 2012
Conférence sur les politiques publiques de soutien aux Arts Visuels, Pékin
le 24 avril 2012
Evénement organisé en partenariat avec l’Ambassade de France à Pékin et l’Institut Français. Avec le soutien de l’Institut Français et de la Région des Pays de la Loire
A l’occasion de ses trente ans, le Frac des Pays de la Loire s’associe à Caochangdi PhotoSpring 2012 pour offrir au public pékinois un aperçu d’une politique culturelle de décentralisation lancée en France entre 1981 et 1983 avec pour but la promotion et la diffusion de l’art contemporain ainsi que le soutien à la création.
Women at work est la présentation unique d’une trentaine d’œuvres photographiques et vidéos dans la galerie partenaire CAAW du quartier d’art de Caochangdi. L’exposition consiste en un extrait d’une collection extrêmement riche, ouverte et variée qui réunit aujourd’hui pas moins de 1500 œuvres réalisées entre 1960 et 2011, acquises à des artistes vivants, toutes origines et pratiques confondues. Il s’agit d’une collection qui s’est spécifiée au fil des années sur quelques grandes orientations comme le rapport au corps, la performance, la dimension politique dans les arts visuels et leurs liens avec l’architecture, l’intérêt de certains artistes pour la Modernité.
L’exposition Women at work témoigne d’une politique d’acquisition propre à chaque collection d’art contemporain. Les amateurs et les professionnels de la photographie auront l’occasion d’admirer les travaux de Nan Goldin, Oleg Kulik, Valérie Jouve, Claude Closky, Valie Export, Orlan ou Adrian Paci, montrés, pour la plupart pour la première fois dans la capitale chinoise.
La collection comprend aussi des artistes chinois, comme Song Dong, qui sont entrés dans la collection ces dernières années.
Une conférence sur les politiques publiques de soutien aux Arts Visuels, donnée à Pékin pendant la semaine d’ouverture du festival a permet de comprendre l’enjeu de l’élaboration d’une collection publique comme celle du Frac des Pays de la Loire en France.
Autour des thématiques liées à la ville, à la modernité et la place de l’individu dans ce contexte, l’exposition Women at work rassemble une trentaine d’œuvres d’artistes qui croisent leur regard sur notre monde contemporain.
L’artiste français Claude Closky représente notre monde par l’inventaire de ses signes. Qu’ils soient graphiques ou iconographiques, il les rassemble, les compile. C’est ainsi qu’il a procédé pour réaliser AA,BB, abécédaire alignant logos, marques et autre sigles envahissants nos emballages jusqu’aux murs de nos villes. Cette ville devenue machine, gigantesque et sans limite est au cœur de l’installation Shedding Identity de Kristina Solomoukha, artiste ukrainienne. Dans cette œuvre, des composants épars d’une mégalopole s’affichent sur des impressions numériques que les caissons lumineux font ressembler à des panneaux publicitaires. Disposés au sol ou sur des plateformes, les modules suggèrent la maquette d’une ville. Dans ce paysage urbain que le XXe siècle a réinventé, quelle place et quels repères pour l’individu perdu dans ce gigantisme ?
Rineke Dijkstra, artiste hollandaise livre ici une vision d’une Ukraine du milieu des années 1990 au travers de deux portraits d’enfants dont un semble tourné vers l’âge adulte, et l’autre s’accrocher à l’enfance. Le regard dont on ne sait s’il est vide ou rêveur, l’évident dénuement, la monumentalité neutre du fond et les objets qu’ils arborent (les poupées nues du garçon, le chapeau et le grand sac de la fillette), tout évoque une situation de crise, mais, et c’est tout l’art de Dijkstra, une crise sourde et comme introvertie. Un monde en construction permanente qu’illustre bien le film de Maja Bajevic née en ex-Yougoslavie. Réalisée après la guerre à Sarajevo entre 1999 et 2001, l’œuvre témoigne de ce désir de mettre en avant les multiples possibilités de reconstruction d’une identité perdue. Invitées par l’artiste à intervenir sur le filet de protection qui recouvre l’échafaudage du musée de la ville, une dizaine de femmes brodent des motifs traditionnels bosniaques comme un geste de survie.
Survivre dans ce monde moderne passe par la création d’un monde à son échelle. L’intimité célébrée par les artistes dans les années 1980, comme chez la photographe américaine Nan Goldin au travers ici de Brian on my bed with bars, NYC. Son journal photographique qu’elle commence très tôt rassemble ce qu’elle appelle sa “famille élargie”. C’est en fait un journal intime et public à la fois, comme sans doute tous les journaux d’artistes et d’écrivains. Intime parce qu’elle y photographie ses proches, elle-même comprise ; dans les lieux qu’ils fréquentent. Public parce que lesdits amis appartiennent pour la plupart à l’underground newyorkais des années 1970, à cette fameuse contre-culture où drogue, sexe et rock’n roll se partageaient le quotidien autant que les destins. L’exposition se poursuit autour de ces visions, points de vues et perspectives sur la ville tour à tour critiques, fascinées, poétiques ou utopiques.