cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
cliché Pierre Steene, © Frac des Pays de la Loire
assistants : Céline Quéré, Pierre Steene, Perrine Baylaucq, Marie-Céline Cler, Delphine Rigaud.
Du 27 novembre au 15 février, le Frac des Pays de la Loire accueille la première grande exposition de la jeune artiste Christelle Familiari qui prolonge celle qui s’est déroulée au Centre national de la photographie à Paris en septembre. Attraction est conçue tout autour (à côté et au-dessus) d'une installation au sol qui envahira la quasi-totalité de la surface de la salle d'exposition, intitulée étendue. Cette œuvre évolutive trouvera ici son achèvement et sera le point nodal de l'exposition.
La polysémie du titre : attraction, se dévoile et se donne à travers les œuvres exposées et la mise en scène qui les accompagne. L’exposition conjugue ainsi des références à l’univers du cirque et à celui de la performance, nous entraîne par un maillage invisible autant que sensible à expérimenter les lois de la physique, notamment l’apesanteur, tandis que le désir enfin opère comme un liant aussi énigmatique qu'intemporel. Christelle Familiari y est une funambule.
Active dès le début des années quatre-vingt-dix, cette artiste nantaise s'est fait connaître par des vidéos et des performances qui faisaient fi des carcans sociaux entourant la question du désir, du sexe et de l'ennui. Requalifiée ensuite dans le prolongement d'un art d'attitude ou dans l'art corporel, dont Christelle Familiari revendique par ailleurs l'influence, sa pratique artistique va toutefois s'incarner dans des formes de plus en plus variées. L'ennui le dispute à la répétition mécanique d'un même geste, la solitude à l'action et bien sûr, la pratique du crochet, activité manuelle ô combien surprenante, donne naissance à des objets inédits puis à des actions. Voilà ce dont témoignent nombre des premières vidéos dans lesquelles l'artiste s'auto-filme, venues enrichir depuis, la collection du Frac des Pays de la Loire : J'me tourne les pouces (1995), Respirations (1995), La Larme (1995), La Couverture (1996). Ces investissements personnels qui traduisent un désir de l'autre ou de la rencontre s'incarnent aussi dans des pièces où sa présence n'est plus forcément nécessaire à l'instar du Portique (1999, collection du Frac) ou des Sièges biplaces (2000, collections privées) composés d'éléments (sortes de cocons) en élastique crocheté et montés sur une structure métallique, lieux possibles de conversations et "espace de négociations", pour ceux qui s'y installent.
Attraction se présente comme un environnement monumental alliant une sorte de paysage circulaire fabriqué par l’artiste (un immense tapis en fil de fer blanc) à des œuvres autonomes (sculptures, photographies, vidéos) disposées ça et là dans la salle d’exposition tout autour de la magnifique étendue. L’exposition est conçue comme une invitation à la déambulation, telle une conversation, les œuvres entrent en écho les unes avec les autres et procèdent d’une irrésistible mise en abyme, toutes comme attirées par une force centrifuge.