Sortie du livre d'artiste Les Clandestines
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lecture-performance
Depuis le début des années 80, Olga Boldyreff développe une œuvre polymorphe qui couvre indifféremment les champs du dessin, de l’écriture et de la performance. Par le biais du déplacement et du métissage des expressions, elle n’a de cesse d’interroger les limites du dessin. Les questions qui l’intéressent interrogent le lien qu’entretient le dessin avec le corps, et la révélation par le dessin des différents aspects de son rapport sensible au monde. Le dessin est considéré comme une catégorie esthétique établie. Elle tente de déstabiliser cette donnée et d’ouvrir de nouveaux passages en détournant des techniques dites mineures et populaires de leurs fonctions premières pour les réintroduire dans le langage de l’art contemporain (broderie, pyrogravure, tricotin…)
Avec un sens de la subversion non dénué d’humour ludique, le processus qui intéresse Olga Boldyreff s’articule en trois phases distinctes et néanmoins complémentaires : dessin–tricotin–conversation. La pratique de l’art de la conversation, du dessin au pyrograveur et au tricotin comme l’un des Beaux-Arts brouille volontairement les définitions établies et ouvre à de nouveaux champs d’expérimentations. Aux formes et aux attitudes spectaculaires, Olga Boldyreff privilégie les pratiques furtives. Il en est ainsi lorsqu’elle rencontre des inconnus pour tricotiner et parler. Une idée de “presque rien” se dégage de ses performances. Des “presque rien” qui se transforment néanmoins en formes artistiques.
En 2003, invitée par le critique d’art et commissaire d’exposition canadien Patrice Loubier, pour une résidence en lien avec le centre muséal de St Hyacinthe au Québec, elle vient de débuter une œuvre qui s’intitule “les clandestines ”.
Le livre “les clandestines” est le reflet d’un premier voyage qu’elle a réalisé au Canada en décembre 2002.