Remises en forme- la Flèche
Remises en forme - La Flèche
Remises en forme - La Flèche
Prolongeant un partenariat engagé depuis plusieurs années avec La Flèche d’une part et le Conseil général de la Sarthe d’autre-part, le Frac des Pays de la Loire propose avec Remises en forme un aperçu de sa collection autour de la double thématique du corps dans l’art contemporain et de la manipulation des formes et des matériaux par les artistes.
En nous présentant par le bais de tirages cibachromes une “idée” que l’on se fait de la peinture abstraite dans la bande dessinée américaine de la fin des années 40, Bertrand Lavier dresse un répertoire de formes finalement assez proche de la réalité dans ce qu’elle a de plus archétypal. Même état d’esprit non dénué d’humour avec Etienne Bossut et sa Nature-morte composée de moulages en polyester ou encore avec Udo Koch et ses étranges théières. Ces dernières exhibent vides et pleins avec une sensualité inattendue. Dans un registre relevant davantage de ce que l’on pourrait nommer une “esthétique du bricolage”, Mathieu Mercier propose quant-à lui, une construction rigoureuse et géométrique, qui n’est pas sans évoquer la sculpture abstraite du début du siècle. Sculpture toujours et catastrophes en séries, avec le ballet des objets quotidiens et des réactions de cause à effet filmés par Fischli et Weiss dans l’irrésistible Cours des choses.
La poésie et l’imaginaire sont aussi convoqués dans un rapport plus “intérieur” au corps, fascinant et inquiétant avec le Bar des Acariens de Jean-Luc Vilmouth ou plus sensuel dans la série de photographies narratives de Martine Aballéa. Expérience physique avec Christelle Familiari et son Portique, une structure composée de métal et d’un tunnel crocheté en élastique, qui accueille le spectateur, puis en garde la trace “formée” par son passage.
L’image est traitée avec humour par l’artiste belge Wim Delvoye qui démonte les codes du bon goût et remplace le filet d’un but de hand-ball par un fragile vitrail coloré dans lequel est incrusté une image renvoyant à l’iconographie populaire. La culture populaire et ses images toujours, à travers l’univers sportif, est convoquée par l’écossais Roderick Buchanan dans un film (Endless column) et une installation pleine d’humanité (Deadweight) comme par le breton Pascal Rivet, avec un hilarant photomontage, où il se met en scène, singeant Eric Cantona, dans sa cuisine.