Nord-Sud

L’ensemble de l’œuvre de Fabrice Hyber est conçu sous la forme d’un gigantesque rhizome qui se développe sur un principe d’échos. En procédant par accumulations, hybridations, mutations, l’artiste opère de constants glissements entre des domaines extrêmement divers. Chaque œuvre n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive de ce « work in progress » qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations. « Prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps » ou « entreprise mettant en réseau des individus, des idées et des savoir-faire », son œuvre répond à de multiples définitions. Il créé en 1994, UR (Unlimited responsibility) une entreprise (sarl) qui a pour but de favoriser les échanges entre les artistes et les entreprises, de valoriser des productions transversales. Il «invente» les fameux POF (Prototypes d’objets en fonctionnement) -comme le ballon carré ou la balançoire- des objets familiers empruntés au quotidien dont la fonction originelle est déplacée, des objets mis en scène au cours d’expositions et testés par le public. C’est à Nantes qu’il expose pour la première fois en 1986, et en 1989 qu’il créé l’Homme de Bessines, petit bonhomme vert qui envahit le réseau d’eau de la commune de Bessines puis toute une série de villes et villages dans le monde. En 1991, il réalise le plus gros savon du monde et en 1995 transforme le musée d’art moderne de la ville de Paris en Hybermarché, installe un salon de coiffure à Beaubourg. En 1997, il représente la France à la Biennale de Venise avec un studio d’enregistrement et de diffusion d’émissions télévisées, il reçoit pour cette œuvre (Eau d’or, eau dort, odor) le Lion d’or de la Biennale.

Cet été Fabrice Hyber présente au Frac , une exposition intitulée « Nord – Sud » qui témoigne de l’avancée de sa réflexion autour de l’aménagement de la vallée de son enfance en Vendée, un processus engagé depuis 1993.

Dans la grande salle, autour d’une immense maquette recouverte de sable, orientée nord-sud, l’artiste montre des dessins directement réalisés sur les quatre murs qui évoquent le projet de la vallée de son enfance, tel qu’il rêve, .... Cette vallée près de Luçon, a été plantée de 70 000 arbres d’espèces variées et en particulier 40% de fruitiers, tandis que l’artiste veut «habiter» l’endroit de bâtiments spécialement pensés pour le lieu. A l’invitation de Fabrice Hyber et toujours pour ce projet, des artistes ont aussi réfléchi aux fonctions de la maison (maison particulière, pavillons d’invités, lieux de productions…) et des architectes ont réalisé des maquettes (acquises par Beaubourg). L’ensemble de cette maquette de paysage entre en résonnance avec les dessins de la forêt au mur.

Un gigantesque panorama fantastique comme les pensés multiples qui habitent l’artiste depuis son enfance.

Dans la salle Mario Toran, un ensemble de dessins et de réflexions, commençé le 28 avril 2005, autour de l’idée que «le monde est mal moulé» recouvre les murs comme une sorte de prolifération. Deux projets conséquents sont en construction entre Bernard Marcadet et Fabrice Hyber : « La route du pétrole» et le «Musée du plastique».

Fabrice Hyber valorise le rôle de l’artiste comme réalisateur, entrepreneur et médiateur, toujours sur plusieurs projets à la fois, il multiplie ses œuvres en rhizomes, s’inspirant ainsi de la manière dont se développent les systèmes cellulaires de nombre d’organismes vivants, systèmes de flux irriguants, nourrissants, débordants…

L’exposition « Nord – Sud » à Carquefou coïncide avec « Météo » présentée à la VILLA ARSON du 25 juin au 9 octobre 2005, et avec «Fée Maison», résidence de création de Fabrice Hyber accompagnée d’une exposition à la BRIQUETERIE, Terre, Création, de Ciry-le-Noble, Ecomusée du Creusot-Montceau du 2 juillet au 18 septembre 2005. Pour « Météo », Hyber présentera, entre autres, les travaux relatifs à sa collaboration avec le chorégraphe Angelin Preljocaj pour « Les 4 saisons… » dont la Première aura lieu le 1er juillet en ouverture du festival Montpellier Danse.

finissage le dimanche 16.10 à partir de 16h

Pojection d’un film vidéo d’émilie Deleuze réalisé en collaboration avec Fabrice Hyber.
Ce film intitulé «Sisma» nous entraine dans l’univers mêlé de la terre et des amazones, il a été sélectionné au festival international du court-métrage à Locarno (Suisse)

les 14 et 15.10.2005, la Maison de la culture de Loire-Atlantique (MCLA) de Nantes présente les «Les 4 saisons…» d’Anjelin Preljocaj en collaboration avec Fabrice Hyber