vue de l'exposition Martin Boyce, Frac des Pays de la Loire, 2006
cliché Marc Domage - © Frac des Pays de la Loire
vue de l'exposition Martin Boyce, Frac des Pays de la Loire, 2006
cliché Marc Domage - © Frac des Pays de la Loire
vue de l'exposition Martin Boyce, Frac des Pays de la Loire, 2006
cliché Marc Domage - © Frac des Pays de la Loire
Eté 2006, le Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire accueille une exposition de l’artiste écossais Martin Boyce, sa première exposition personnelle en France.
Martin Boyce se plaît à sonder notre rapport à la ville à partir d’un vocabulaire plastique puisant dans le langage visuel de l’architecture, du cinéma et du graphisme. L’artiste écossais s’est d’abord intéressé à des formes particulières de l’histoire du design moderne du milieu des années cinquante, en les détournant à la manière de motifs. Se réappropriant des pièces de Charles et Ray Eames, il reprit notamment aussi les chaises d’Arne Jacobsen pour en constituer un mobile, ultime hommage à Calder.
Procédant d’une réflexion plus générale autour du territoire urbain, le questionnement de l’artiste s’est élargi progressivement à la mise en scène de l’idée d’un espace à la localisation incertaine. Marques de l’environnement domestique, les éléments de mobilier tels que les cendriers, les bancs, les lits qu’il déplace hors de leur contexte, organisent dans ses expositions un balancement entre sphère intime et publique, extérieur et intérieur.
Les installations de Martin Boyce génèrent ainsi des récits et des temps que peut habiter le spectateur dans leurs autonomies propres. Véritables utopies sensitives, endroits transitionnels, les productions de l’artiste agencent des paysages aux atmosphères anonymes et synthétiques, réminiscences de musique cold wave. Associations de fragments, de survivances fantômes, les installations de Martin Boyce développent tout un réseau de signes et de codes qui balisent l’ensemble du travail de l’écossais ; des mots, des objets iconiques structurent et suggèrent ces glissements entre ces espaces intermédiaires.
On y retrouve dès lors régulièrement des éléments récurrents tels que le grillage faisant référence aux parcs et aux squares, les grilles de ventilation, les tubes de néons fluorescents, wall paintings rappelant les reflets d’immeubles de verre… Les supports à des ballades, à des circulations d’un nouveau type. Sur le mode de la rêverie mélancolique, ils élaborent une fiction ouverte reposant sur des données physiques, psychologiques et émotionnelles.
A la croisée entre mythologies culturelles et sociales, les installations de Martin Boyce renvoient et interrogent notre place au sein de l’univers contemporain.
Une expérience cinématique et poétique de l’exposition comme autant de possibilités d’existence.
Cette exposition a reçu le soutien du British Council