Vue de l'exposition : Philippe Jacq, 2007
© Frac des Pays de la Loire
Vue de l'exposition : Philippe Jacq, 2007
© Frac des Pays de la Loire
Après avoir participé aux Ateliers Internationaux du Frac des Pays de la Loire en 2001, Philippe Jacq revient au Frac.
Le travail de Philippe Jacq se situe à la lisière entre les arts plastiques et le cinéma, entre l’appropriation d’un champ par l’autre. Par l’intermédiaire de projets mixtes, l’artiste se plaît à partir de tableaux par exemple, à construire des images qui relèvent à la fois de la peinture et du cinéma.
Artefact hybride, la Bike’s Gallery se trouve être constituée de vélos conçus comme des sculptures mobiles et évolutives, chaque pièce se voulant être pensée comme un appareil de productions aux fonctions spécifiques. La Bike’s Gallery, galerie modulable et itinérante réalisée en 1998 au cours d’un séjour à Montréal, s’apparente à une sculpture métallique composée de plusieurs éléments de bicyclettes.
Cette pièce de la collection du Frac des Pays de la Loire s’active et se réactive en fonction d’opportunités et de contextes parfois inattendus voire inopinés. D’un format qui tient à l’événementiel, on peut la voir évoluer aussi bien dans l’effervescence de la rue que dans le cadre d’une exposition dont elle est l’initiatrice. Son principal champ d’action est celui des manifestations politiques, dans lesquelles elle s’immisce et se glisse : elle y devient alors un support à une libre expression proposé au tout venant, l’inscription de slogans ou de textes... Vagabonde, la Bike’s Gallery s’invite aussi dans des galeries ou procède à des vernissages pirates devant des lieux institutionnels de l’art, mimant le parasitage et la perturbation.
A la fois concept et objet loufoque, cette galerie mobile développe dans son fonctionnement toute une mise en scène, des attributs et un imaginaire... Ce médium d’un nouveau type est le prétexte à la confection de tracts, d’accessoires, de vêtements et de dessins. De l’ordre du work in progress, la Bike’s Gallery génère de l’activité, de la même manière qu’elle circule et se déplace. La pièce de Philippe Jacq donne lieu à tout un archivage des traces de son parcours et de ses apparitions, par le biais de coupures de presse, d’extraits de reportages télévisés, de films vidéos...
Acteur et témoin circonstanciel, elle constitue dans le même temps un support et une toile de fond. Quand elle s’expose, la Bike’s Gallery donne à voir la mémoire de ses pérégrinations, de ses présentations et de son univers en transformation.