Christophe Fiat , Isadora Duncan est une danseuse crackée
cl : Florence Delahaye
suivie de la conférence «Il est difficile d’avoir des héros»
«La performance Stephen King Stories s’inscrit dans une série de performance solo que je mène depuis 2001. Cette série est consacrée aux icônes culturelles (Nijinsky, Batman, John Carpenter, Isadora Duncan, Courtney Love, Traci Lords...). Mais à la différence des autres performances, celle-ci est consacrée à un écrivain vivant américain qui est considéré comme un auteur de best-sellers en raison de ses nombreuses ventes mais aussi des adaptations de ses livres au cinéma par des réalisateurs comme Brian de Palma ou Stanley Kubrick. Ce qui m’intéresse chez King, c’est la raison de ce succès compte tenu du fait qu’il fait une littérature populaire dont il n’y a pas d’équivalent en France – ce que j’appelle les Stories.»
Dans cette performance, Christophe Fiat a recours à une esthétique rock (micro sur pied, guitare électrique et ampli) car, c’est, selon lui, la manière la plus radicale et aussi la plus universelle pour communiquer un récit. La particularité de ce récit qui fait alterner reconstitution historique et héroïsme est d’ouvrir un espace qui n’est autre que l’épopée, l’épopée étant non pas l’art des fables de guerre, mais l’art de produire de l’histoire ou des histoires à une époque où la conscience historique est confisquée au profit de la propagande et de la peur.
«Par épopée, j’entends ainsi une adresse particulière au public qui lui demande d’être spectateur mais aussi auditeur. Performance artistique et performance linguistique se rejoignent dans une logique binaire qui consiste 1. à sauver la face, conformément aux codes du rock qui instaurent le visage du leader comme modèle d’identification charismatique comme l’explique Dan Graham, et, 2. à pouvoir faire volte-face, conformément aux codes de la littérature qui mettent la pensée en crise par le recours à la voix. Ainsi, l’idée n’est pas de convaincre quiconque de la valeur artistique ou pas de cet écrivain – la littérature populaire n’a pas besoin d’être légitimée parce qu’elle n’a pas besoin d’être reconnue comme telle - mais de poser la question de l’immersion dans un récit historique.»
Stephen King Stories a été créé, en 2007, dans le cadre du 61è Festival d’Avignon sur une invitation de Vincent Baudriller et Hortense Archambaud.
Soirée en entrée libre sur réservation au 02 28 01 57 62