Frac



Exposition
Porte-parole

3 au 27 mars 2008
Théâtre Universitaire, Nantes

Roy Arden, Maja Bajevic, Jeremy Deller, Valie Export, Christelle Familiari, Claire Fontaine, Bill Owens, Martha Rosler, Pierrick Sorin, Laurent Tixador & Abraham Poincheval, Krzysztof Wodiczko
Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire


Théâtre Universitaire

Nantes


«Pourquoi le Frac à l’Université de Nantes ?
C’est autour d’objectifs communs que l’art contemporain sera présent à l’Université de Nantes. Elle accueille une exposition Porte-parole sur le thème de l’engagement, et présente des œuvres sélectionnées au sein du Frac. La présence de l’art contemporain au Pôle étudiant et au Théâtre Universitaire rejoint les objectifs portés par la politique culturelle de l’Université : interpeller sur le sens de la création et proposer des oeuvres hors les murs. Cette proposition, qui s’adresse tant aux étudiants qu’aux personnels, invite à la curiosité et à déplacer les limites invisibles du connu.»
Danielle Pailler, Vice-présidente de l’Université de Nantes

Porte-parole est présenté dans le cadre d’un partenariat entre le Fonds régional d’art contemporain (Frac) des Pays de la Loire, le service culturel de l’Université de Nantes, le Théâtre universitaire de Nantes, avec la participation des élèves de licence Information et Communication et d’Histoire de l’Art.

Pour la deuxième année consécutive, le Frac réitère ainsi sa présence sur le campus de l’Université de Nantes, en associant cette fois-ci des étudiants dans la conception, l’organisation et le suivi d’un événement artistique et culturel.

L’exposition Porte-parole, qui se déroule du 03 au 27.03.2008 au Théâtre universitaire et dans les halls des bâtiments Censive et Tertre, réunit des œuvres de la collection du Frac autour du thème de l’ENGAGEMENT. Ce thème a été énoncé par les étudiants lors des rencontres associatives de septembre 2007, moment fort de chaque rentrée universitaire à Nantes.

A une période où beaucoup parlent de «désengagement» dans différents domaines de la société, que ce soit au niveau du travail ou encore de l’éducation, cette exposition propose des visions multiples et décloisonnées. « L’art, au même titre que l’engagement citoyen, est susceptible de façonner le monde » (Pour un nouvel art politique, D.Baqué).

Grâce à une sélection d’œuvres de sa collection, le Frac des Pays de la Loire interroge la multiplicité du terme «engagement». Qu’ils adoptent une posture physique, intellectuelle ou politique, comment les artistes s’y confrontent-ils ?

Ainsi, Krzysztof Wodiczko intervient au sein de l’espace public avec son œuvre Le Porte-parole. Il met en avant la question de l’identité et de l’histoire individuelle en agissant dans la sphère de la communication. Sorte de prothèse vidéo, Le Porte parole pousse l’individu à agir, mais le soustrait en même temps à une machine, le plaçant ainsi entre communication et exclusion. Roy Arden élabore une réflexion critique sur le médium photographique, élaborant un discours sur l’environnement social et ses disfonctionnements. Il utilise l’image d’archive comme témoin de l’histoire sociale et politique en y associant des thèmes divers. Bill Owens, quant à lui, fait pénétrer le spectateur dans un confort banal de vies en l’invitant à découvrir des intérieurs de maisons agréables et le quotidien de ses propriétaires. Il présente ainsi le cadre social et culturel de ce qu’on appelle «le rêve américain». Cette même réflexion se retrouve chez Martha Rosler par l’intermédiaire du photomontage. Cette artiste met en scène la représentation féminine en transformant et en basculant l’apparente normalité de la vie. La femme est alors placée dans un espace insolite qui dénonce un système contradictoire où la séparation entre ce qui s’est passé durant la guerre du Vietnam et la «normalité» du mode de vie est le fait de la politique ayant mené à cette guerre. Toujours en se servant de la photographie et de la représentation de la femme, l’artiste Valie Export se questionne sur l’identité féminine. C’est à travers son propre corps et dans des actions au sein de l’espace public ou du paysage qu’elle incarne l’ambivalence entre la conformité aux normes sociales et l’affirmation d’une indépendance. Cet engagement du corps de l’artiste se retrouve dans l’œuvre de Christelle Familiari au travers de performances, d’objets, de photographies ou encore de vidéos. La vidéo présentée ici (La Couverture) est la trace d’une expérience ambigüe : à quoi s’adonnent les formes humaines enveloppées sous la couverture ? Cette artiste crée une intimité avec le spectateur en utilisant son corps comme médium. Également représentatif d’un engagement physique, mais ici comme dépassement de soi, le duo Laurent Tixador et Abraham Poincheval nous convie à se remémorer les traces d’un périple saugrenu mais pourtant bien réel : un voyage à pied de Caen à Metz, à la boussole et en ligne droite. Enfin, Claire Fontaine, à travers l’œuvre Vivre ! Vaincre soi-même la dépression, nous suggère l’importance de construire soi-même les fondements d’une réflexion sur le monde en réaction à une vision de l’homme et de la société qui nous serait imposée. Elle interroge le système économique et politique et nous invite à y réfléchir afin de le dépasser.

Dans le hall du bâtiment du Tertre, sont diffusées les œuvres vidéo de deux artistes. Maja Bajevic, dans son film Under Construction montre comment les tâches communautaires des femmes participent à la réparation et à la reconstruction d’une société dévastée par la guerre. La pratique anodine de ces femmes, la broderie, devient par l’entremise discrète de l’artiste geste politique. Réalisé à la manière d’un document vidéo amateur, Veterans Day Parade de Jeremy Deller, dresse le portrait pittoresque d’un pays à travers ce défilé annuel en hommage aux soldats américains morts à la guerre.

Le hall du bâtiment de la Censive accueille des vidéos de l’artiste nantais Pierrick Sorin (De belles sculptures contemporaines ; Espace, temps et petites cochonneries ; Une bonne leçon ; Martin met ses lunettes, puis son chapeau), regard critique sur sa propre image mise en scène.