Vue d'exposition, Carapace, Brian Jungen, 2009
cliché Mathieu Génon, © Frac des Pays de la Loire
Vue d'exposition, Carapace, Brian Jungen, 2009
cliché Mathieu Génon, © Frac des Pays de la Loire
Vue d'exposition, Carapace, Brian Jungen, 2009
cliché Mathieu Génon, © Frac des Pays de la Loire
Vue d'exposition, Carapace, Brian Jungen, 2009
cliché Mathieu Génon, © Frac des Pays de la Loire
Pour sa première exposition individuelle en France, Brian Jungen présente une création originale réalisée dans le cadre d'une résidence dans les ateliers du Frac en février et mars 2009.
Né à Fort St. John au nord-est de la Colombie-Britannique en 1970, d'une mère d'origine « native » et un père d'origine suisse allemand, Brian Jungen obtient son diplôme du Emily Carr Institute of Art and Design en 1992. Il s'établit à Vancouver après avoir séjourné à New York. En 2002, il reçoit le Sobey Art Award, le prix le plus important remis à un canadien de moins de 40 ans.
En 2005, son travail est présenté au New Museum of Contemporary Art, New York, puis l'année suivante au Witte de With à Rotterdam, à la Tate Modern, Londres, au Musée d'Art contemporain de Montréal ainsi qu'à la Vancouver Art Gallery. En France, son travail est découvert lors de la Biennale de Lyon en 2007.
Après avoir vécu dans une réserve du centre-ouest canadien, élevé par ses grands parents, le jeune Jungen s’est imposé dans la sphère artistique internationale dans un contexte sociologique, anthropologique et philosophique marqué par les « cultural studies1 ». Son art se nourrit de l’observation approfondie de la culture de consommation contemporaine et de son lien avec la nation Dane-Zaa du nord de la Colombie-Britannique. Brian Jungen fait de sa double culture le fondement principal de son travail. Par l’utilisation de divers matériaux, l’artiste Brian Jungen propose une lecture critique de la modernité ainsi qu’une analyse sociale des produits de consommation. Son œuvre opère un nouveau rapport à la sculpture, recontextualisant la forme dans son histoire moderne. Par exemple les vingt trois-masques de l’artiste connus sous le nom de Prototypes for New Understanding (1998-2005) font l’objet d’un assemblage hétéroclite de différents univers et de différentes cultures. Considérées comme l’un des symboles les plus visibles de la mondialisation consumériste, les mythiques Nike Air Jordan, découpées et ré-assemblées, se croisent, de manière presque humoristique, avec la mémoire des cultures dites « premières », matérialisée par ces masques cérémoniels aborigènes de la côte nord du Canada. Développant cette même idée à travers les « totems » qu’il réalise à partir de sacs de sport, Brian Jungen conçoit un nouvel objet hybride à partir de matériaux de grande consommation pour recréer l’un des emblèmes des cultures indiennes. L’artiste canadien explore également la tension qui existe entre la société de consommation et les cultures et territoires indigènes sur lesquels elle se développe. Ainsi, non sans ironie, Brian Jungen réunit des concepts paradoxaux dans l’œuvre intitulée Cetology (2002). Recyclant des chaises de jardin en plastique, il utilise des objets industriels pour les transformer en squelette de baleine boréale. Serait-ce l’incarnation pure et simple d’une espèce animale en voie de disparition ou bien les restes d’une civilisation perdue ?
Les cultural studies constituent un courant de recherche apparu en Angleterre en 1960 qui s'est fortement développé au début des années 1990 dans le monde anglo-saxon et en France. à la croisée de plusieurs disciplines, elles se développent en parallèle des études post-coloniales et s'intéressent particulièrement aux relations entre culture (notamment culture de masse) et pouvoir. ↩