Frac



Exposition
Monica Bonvicini

du 11 juillet
au 11 octobre 2009
Frac, Carquefou

Monica Bonvicini


Monica Bonvicini est née en 1965 à Venise, en Italie, elle vit et travaille entre Berlin et Los Angeles.

Depuis sa très belle exposition en 2001 au CNAC Magasin à Grenoble, Monica Bonvicini occupe une place importante dans les grandes institutions et expositions internationales (elle expose au Palazzo Grassi à Venise et à la Biennale de la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis en 2008, elle remporte la commande publique pour une sculpture flottante en face du nouvel Opéra House d'Oslo en 2007, obtient le prix de la National Galerie à Berlin en 2005 et le Lion d'or de la 48e Biennale de Venise en 1999).

Le travail de Monica Bonvicini — sculptures, dessins, installations et vidéos — se concentre sur l'architecture en tant que moyen de représentation du pouvoir et outil fondamental dans le processus d'identification des individus. Le rapport au corps et à l'espace est au coeur d'un travail qui souvent cherche à révéler la symbolique du pouvoir masculin dans le monde de l'architecture. « Pour moi,il n'y a pas d'architecture neutre. Rien n'est neutre, à partir du moment où l'on ouvre une porte et on entre quelque part » déclare Monica Bonvicini.
L'artiste s'acharne à mettre à nu toutes les idéologies sous-jacentes de l'architecture. Dans sa vidéo Hammering out (an old argue), on y voit un bras, qu'on devine féminin, s'attaquer à un mur à l'aide d'une masse. Le mur qui représente toutes les limites (spatiales mais aussi sociales et politiques) est un élément récurrent dans son travail. Matière première de toute architecture, traditionnellement réalisé par les mains de l'homme, il est la métaphore de la domination et du pouvoir puisqu'il sépare, cloisonne, impose des frontières. « Tout mur porte en lui le symbole d'un pouvoir de communication et la valeur d'un objet de désir » affirme l'artiste.

Monica Bonvicini détourne le langage avec humour pour proposer une lecture critique de la modernité. En reprenant des citations d'architectes célèbres, elle dénonce un environnement architectural révélateur de l'asymétrie homme/femme (I believe in the skin of things as that of woman, 1999, titre inspiré d'une phrase de Le Corbusier). Elle détruit, transforme, renverse notre environnement spatial pour souligner la lourdeur des stéréotypes. Plastered (1998) est une installation qui évoluent avec les visiteurs invités à se déplacer sur un faux sol qui est progressivement écrasé. Le public active malgré lui un processus de destruction, symbole d'un système de valeurs renversées.

Née dans les années 60, l'artiste a été influencée par des mouvements d'artistes féministes tels que le FAM «Feminist Art Movement» très actif dans les années 70 qui entendait protester et lutter contre le sexisme. Dans l'œuvre de Monica Bonvicini la femme peut être vue comme une force potentiellement destructrice. L'artiste assume sa perversité, son fétichisme (les chaînes, le cuir) et l'image délibérément sexy du corps féminin, qui évoque et suscite le plaisir. L'artiste s'interroge aussi sur le désir sexuel féminin dans ses vidéos, (Wallfucking, 1995) et certaines installations sont une allusion directe au monde S/M et gay (Black, 2002; Chain Swing, 2006). Monica Bonvicini aime brouiller la frontière privé/public, comme dans Open toilets (2004), où elle propose une utilisation exhibitionniste des toilettes, permettant de voir sans être vu.

Par sa posture féministe affirmée, elle critique, non sans humour, le caractère non neutre et normatif de l'environnement quotidien tout en proposant de nouvelles pratiques.


Catalogue de l'exposition




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