Richard Billingham, Untitled, 1994
DR
Gilles Barbier, Richard Billingham, Olga Boldyreff, Hans-Peter Feldmann, Michel Gerson, Marie-Ange Guilleminot, Oleg Kulik, Laurent Moriceau, Antoinette Ohannessian, Roman Signer
Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire
campus du Tertre
Université de Nantes
A l’occasion de cette exposition, l’artiste Laurent Moriceau présente une performance le jeudi 12 mars au Pôle étudiant de l'Université de Nantes. Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une convention entre l'Université de Nantes et la Drac des Pays de la Loire.
Dans le cadre d'un partenariat entre le Frac des Pays de la Loire, l’Université de Nantes (Direction culture et initiatives et Département Infocom) et le Théâtre universitaire de Nantes, l'art contemporain s'installe sur le campus pour la troisième année consécutive.
Encadrées par différents partenaires, six étudiantes de la licence Information-Communication de l’Université de Nantes ont participé à toutes les étapes de mise en place d'une exposition ; de la sélection des œuvres à la scénographie et au montage, en passant par l'élaboration d'un plan de communication et de médiation auprès des publics.
Cette année, le thème retenu par les différents partenaires est celui du « lien ». En regard de la collection du Frac des Pays de la Loire, un ensemble d'œuvres a été retenu mettant en lumière trois axes de cette thématique. Ainsi le lien devient tour à tour lien social ou familial, lien avec le spectateur ou encore lien intrinsèque au processus même de fabrication de l’œuvre.
Le titre de l’exposition est tiré d’une œuvre d’Antoinette Ohannessian, présente dans l’exposition. Constituée de plusieurs panneaux de bois reliés les uns aux autres, la pièce recompose la phrase « Quand on met des choses ensemble elles sont réunies ». Tout comme dans l’œuvre sélectionnée de Roman Signer, le lien apparaît ici au travers du sens de lecture. C’est la juxtaposition des éléments entre eux qui va donner sens à l’œuvre. Les travaux qui se présentent en séquence ou en série favorisent cette idée de lien à établir entre les différentes images de la série. Dans cette idée de réunir les choses entre elles, Hans-Peter Feldmann réunit les œuvres à partir d'une classification qui s'étend des machines à laver au tapis, en passant par la Tour Eiffel. Le lien se matérialise un peu plus physiquement avec le Maillot de bain d’Olga Boldyreff. Le fil de tricotin rouge trace les contours d’un dessin simple que le spectateur reconnaîtra aisément, tel un fil conducteur qui relie chaque point d'encrage entre eux.
L'esthétique relationnelle de Nicolas Bourriaud a mis en évidence qu'au-delà de sa forme matérielle, l'œuvre est un élément reliant. La relation entre la forme et le spectateur, dans l’art actuel devient plus communicatif et l'œuvre d’art se définit comme un objet relationnel. Certains artistes invitent ainsi le spectateur à se définir comme un « regardeur » actif, comme aimait à les nommer Marcel Duchamp. C'est le cas pour les œuvres sélectionnées dans l'exposition de Gilles Barbier ou Marie-Ange Guilleminot. Le spectateur peut aussi devenir le point central d'une pratique artistique. Ainsi certains artistes prennent comme point de départ le spectateur lui-même comme membre actif du processus créatif. C'est entre autre le cas pour les œuvres présentées ici de Michel Gerson ou encore Laurent Moriceau qui invite régulièrement le spectateur à participer à ses actions. D'autres artistes axent leurs recherches plus en rapport avec la famille, favorisant ainsi un rapprochement plus humain au spectateur lui-même, comme dans la série My Family, or Nature Is Perfect d'Oleg Kulik ou encore par le choix des figurants des photographies de Richard Billingham. C’est dans cette logique que le visiteur sera amené, lui aussi, à créer son lien. Un ruban sera distribué à l’entrée et au fil de l’exposition il sera possible d’y enfiler des cartons descriptifs de chaque œuvre, afin de repartir avec une trace de cette expérience d’échange.
L’université de Nantes et le Théâtre universitaire de Nantes ont décidé de collaborer à cette démocratisation de l’art en faisant venir l’art au cœur de la vie universitaire.