Frac



Chaque pétale est une illusion

du 25 septembre
au 29 novembre 2014
Galerie 5, Angers

Carte blanche à Frédéric Malette

Renaud Auguste-Dormeuil, Maja Bajevic, Jean Clareboudt, Nathan Coley, Goshka Macuga, Thenjiwe Niki Nkosi, Roman Ondak, Lili Reynaud Dewar

œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire


Galerie 5 - BU Belle Beille

5 rue Le Nôtre

49000 Angers

ouvert du lundi au jeudi de 8h30 à 20h et vendredi-samedi de 8h30 à 18h

de septembre à décembre 2014, Frédéric Malette est en résidence au CHU d'Angers, service de réanimation médicale.

vernissage le 25 septembre à 18h, en présence de l'artiste

découverte de l'exposition avec un intervenant du Frac
le jeudi 9 octobre 2014 à 17h

conférence par Vanina Andréani du Frac et visite de l'exposition
le jeudi 13 novembre 2014 à 12h30

entrée libre


L’idée est de montrer aux publics un extrait de la richesse du Fonds régional d’art contemporain, à travers le regard de l’artiste Frédéric Malette invité à présenter son travail et à sélectionner des œuvres de la collection pour les mettre en écho.

« Chaque pétale est une illusion... chaque épine est une réalité », ce proverbe zaïrois choisi par Frédéric Malette pour cette exposition, porte en lui à la fois nos rêves et nos tragiques désillusions. En choisissant de ne garder que le début de la sentence, Frédéric Malette rend le réel discret, opte pour le poétique pour ainsi laisser entrer le regard du spectateur.


Dessiner c’est autant s’ouvrir au monde qu’ouvrir des mondes (1)

Par sa pratique du dessin Frédéric Malette contribue à une relecture critique du monde et de son histoire. Ses dessins sont réalisés à la mine de plomb. Petits formats et grand formats se côtoient, offrant à l’artiste des terrains de jeux différents. Aux petits formats le jeu de la précision d’un dessin, d’une finesse et d'une adresse méticuleuses, aux grand formats le terrain d’une expression plus mouvementée, où le geste du crayon et celui de la gomme sont empreints de l’énergie du corps. Grands et petits formats ont en commun de faire éclater la tension d’une violence sourde et palpable ; derrière la beauté du trait se lit la dissonance et le chaos d’un monde dépeint par l’artiste.

Les supports des dessins utilisés par Frédéric Malette sont le plus souvent des feuilles blanches desquelles semblent surgir ses sujets ; le support immaculé du papier encadre l’image tout en donnant l’impression que cette surface non dessinée, « vierge » est en suspens, voire provisoire . C’est une des habiletés de ce médium, le dessin ne s’impose pas de manière autoritaire. « Le dessin souvent associé à l’inachevé, se manifeste comme un lieu de résistance, voire de défiance au spectaculaire, à la consommation. » écrit à son propos Claude Stoulig (2). Dans leur résistance à se donner prestement, les dessins de Frédéric Malette appellent un regard observateur, ses œuvres étant constituées la plupart du temps d’éléments hétérogènes et multiples. Photographies familiales, ou anonymes puisées dans les archives de l’histoire ou dans l’actualité, sont disséquées, fragmentées, isolées puis ré-associées à d’autres. Le réel nourrit toujours les fictions pour les rendre plus vibrantes.

Les séries de dessins qu’il constitue les unes après les autres construisent des fragments de récits, révèlent des pans d’histoires, traversent l’Histoire. Ses plus récents travaux ont en trame de fond le destin d’hommes et de femmes partis d’Europe pour vivre dans les colonies du continent africain. Après avoir tout gagné à vivre dans ces nouveaux paradis, ils ont laissé derrière et loin d’eux, leurs plus belles années, se résignant à renoncer à l’Éden d’un quotidien à jamais fantôme. Cette histoire a traversé le destin de la famille de l’artiste comme bien d’autres parcours. Elle resurgit dans le travail gorgée de questionnements sur une Afrique fantasmée par un Occident aveuglé par ses rêves d’exotisme, sa quête de pouvoir, de domination, et sa croyance aveugle en son modèle de société. L’artiste revient sur les traces irrémédiables de cette Histoire que les conflits actuels ne cessent de nous rappeler, sur « les incohérences d’un monde toujours plus chaotique (3) ». 


(1) Marc Donnadieu, Traits pour Traits, collection de dessins du Frac Haute-Normandie, 2009

(2) Invention et transgression. Le dessin au XXe siècle. Collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Cabinet d'art graphique, 2007

(3) Propos de Frédéric Malette




Petit journal