Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Vue de l'exposition, Eva Taulois, "Elle parle avec des accents", Frac des Pays de la Loire, Carquefou, 2018
cl : Fanny Trichet
Le Frac des Pays de la Loire invite Eva Taulois du 22 février au 27 mai 2018 dans le cadre des Instantanés. Ce dispositif permet à des artistes de produire leur première exposition personnelle ou de confirmer une pratique déjà engagée.
Eva Taulois propose une exposition où objets et couleurs se mêlent pour inviter le visiteur à un cheminement fluctuant entre peinture et sculpture.
L’ambivalence pourrait être le maître mot du travail d’Eva Taulois, une manière d’inquiéter le langage tant il semble difficile de décider si nous tournons autour de sculptures ou si nous regardons des peintures en mouvement. La dizaine d’œuvres présentées au Frac des Pays de la Loire sont autant des volumes optiques et des images captées entre deux déplacements. En effet, l’artiste propose une série de scénarios qui permettent de voir les œuvres dans des configurations différentes. Jouant d’un principe de permutation cher à la poésie visuelle et au « cut-up » comme principe créatif, l’artiste modifie notre perception et déjoue les tentatives de nomination habituelles. Le rythme coloré, la scansion des coupes, raclage, modelage, recouvrement, taille, lissage, pose, convoquent les actions de la sculpture, les gestes de la peinture, pour combiner un vocabulaire hybride. Les figures sans titre a priori ont peu à peu pris le nom de leur usage, tant leur déplacement et le jeu analogique font œuvre ici. Ainsi la Venus, le Danseur, la Danseuse, le Chapeau, le Dôme, le Miroir, l’Œuf, le Velour Bleu, le Rideau... deviennent les personnages d’une forme de performance dont nous sommes les témoins a posteriori.
Eva Taulois pervertit le langage conventionnel de l’art et permet une relecture à rebours de l’histoire de la modernité, projet encore inachevé ici. Ses objets déjouent toute tentative de sémiotique artistique restreinte au medium, mais ouvrent la langue à la mixité des accents. Comme l’on parle d’indo-européen, d’afro-américain, d’auvergnat-parisien, ou d’algéromarseillais, les œuvres convoquent le « trait-d’union » comme les langues s’hybrident des parlers vernaculaires de ceux qui les utilisent.
Le projet contenu ici est celui d’un mouvement perpétuel des choses, dont la nature est essentielle, non pas une évocation d’un monde extérieur à la matière, mais une dynamique interne aux matériaux et à leurs usages. Ainsi Eva Taulois est décadente, elle décide de la chute des choses, mais dans une danse infinie. En cela elle investit de façon magistralement contemporaine, la question du style, de l’autorat et du travail partagé. « Co-working » à l’œuvre, elle provoque des dissidences entre la contemplation de la perfection d’une œuvre « achevée » et le mouvement questionnant du visiteur, qui se meut entre les pièces et par là découvre que l’œuvre réussie est celle qui, étant faite, est encore à faire. Décadente au sens où elle déjoue la définition du style comme étant close et achevée, qu’elle rompt le principe qui voudrait qu’à une idée corresponde une forme, ou à une fonction un objet, Eva Taulois accuse réception de la polysémie à l’œuvre en ce premier quart du XXIe siècle.
Marie de Brugerolle
Eva taulois est née en 1982 à Brest
elle vit et travaille à Nantes
Formée à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne – site de Brest, elle a participé à de nombreuses expositions depuis 2007. Elle développe son langage artistique au cours de ses résidences de création : Centre d’Artistes Diagonale, Montréal, Canada ; Mains d’œuvres, Saint-Ouen ; Lindre-Basse, CAC La Synagogue de Delme...
Tout en puisant dans un vocabulaire formel minimal, sériel, issu de l’abstraction géométrique, le travail d’Eva Taulois s’inscrit dans un réseau
plus large de références qui mêle tout aussi bien l’architecture, les vêtements traditionnels, l’art du patchwork, le design industriel… Elle analyse des contextes sociologiques, géographiques et historiques variés qui sont le point de départ de ses recherches. Il en résulte un répertoire de formes (sculptures, peintures, installations) qui réconcilie l’art, l’artisanat et l’industrie.
Dans le travail d’Eva Taulois, on retrouve cette tension entre d’une part la règle établie, la norme appliquée à des objets, des gestes et des corps, et d’autre part la possibilité de s’en affranchir.
site de l'artiste