Josephine Meckseper, "Pellea(s)", 2018
Projections proposées par le Frac des Pays de la Loire en partenariat avec le TU-Nantes et le Cinématographe,
dans le cadre de la double exposition Josephine Meckseper présentée à la HAB Galerie, Nantes et au Frac, Carquefou.
12 bis Rue des Carmélites
44000 Nantes
Pellea(s)
de Josephine Meckseper
2017, 42 mn
Pellea [s], un nouveau film de l’artiste Josephine Meckseper, exprime à travers le cinéma les récits dramatiques et les relations contenues dans l’univers des vitrines en verre et miroir de Meckseper, et rappelle l’une de ses premières œuvres vidéo de 1992 sur les émeutes de Rodney King. Le film est une adaptation moderne de la pièce de théâtre de Maurice Maeterlinck, Pelléas et Mélisande. Il comprend des images de l’événement historique de la 45e cérémonie d’inauguration présidentielle et des manifestations associées filmées par l’artiste. En confrontant les réalités politiques contemporaines avec une histoire d’amour intemporelle, la ville de Washington et son architecture deviennent un contexte et un lieu de départ à travers lesquels le territoire et les récits d’un triangle amoureux sont explorés.
En soulignant le film dans la version moderniste de Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg, Meckseper établit une corrélation directe avec la manière dont le modernisme et l’avant-garde se sont développés en une forme de résistance politique et esthétique au néo-classisme et au capitalisme. Ce film de 42 minutes en noir et blanc et en couleur examine la représentation du genre à la fois dans la production culturelle et sur le plan politique contemporain. Dans le film de Meckseper, les rôles de Pelléas et de Mélisande sont interprétés par le sexe opposé tel qu’il a été écrit. De la même manière que son film précédent, Pellea [s] ne suit pas un fil narratif strict, mais utilise plutôt le méta-langage pour poser des questions sur l’utopisme et l’activisme.
L’Année dernière à Marienbad
de Alain Resnais
France/Italie, 1961, 1h33
Dans un palace d’une ville thermale allemande, au cours d’une soirée théâtrale, un homme rencontre une femme et s’efforce de la faire se souvenir - ou - de la persuader qu’un an auparavant, à Marienbad, elle lui a promis de partir avec lui.
L’année dernière à Marienbad est totalement onirique. C’est une comédie musicale, sans chanson, qui tente d’approfondir les forces du rêve.
« Je suis parti de cette idée : une forme d’itinéraire qui pouvait aussi être une forme d’écriture, un labyrinthe c’est-à-dire un chemin qui a toujours l’air guidé par des parois strictes, mais qui néanmoins à chaque instant conduit à des impasses et oblige à revenir en arrière, à repasser plusieurs fois aux mêmes endroits sur des parcours plus ou moins longs, à explorer une nouvelle direction et à retomber sur une nouvelle impossibilité ».
Alain Resnais
« Les travellings ont la douceur d’une caresse ; le dialogue leitmotiv se fait musical. Dans cet univers où les êtres et les choses semblent confondus dans une même langueur, quelque chose frémit, s’incarne, brûle. C’est l’amour, l’amour fou, retenu, désiré, refusé puis accepté.
Pour ceux qui acceptent d’entrer dans cette lumineuse forêt vierge de marbre et de miroirs, le château de Marienbad devient voluptueux dédale et les tourments de ses invités pure féerie mentale »
Bernard Génin, Télérama