Frac



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Ceux qui observent
les poissons

du 7 au 28 novembre 2013
La joliverie/CFA imprimerie, Nantes

Ceux qui observent les poissons

ateliers avec l’artiste Danny Steve

événement organisé avec les élèves de 2nde Bac professionnel Artisanat et Métiers d’Art et les 1ère année b.m.a (Brevet des Métiers d’art) décor et graphisme


La Joliverie

Lycée des métiers des Arts Appliqués et de la Communication Graphique,
Nantes


École des métiers de l’imprimerie

Centre de Formation d’Apprentis,
Nantes


Le service des publics du Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire propose aux lycées et CFA (centres de formation d’apprentis) de la région de se fédérer au sein du dispositif L’art en valise.

Ce dispositif propose aux enseignants et aux élèves une immersion dans l’art contemporain, par la rencontre sensible avec les œuvres et les artistes de la collection du Frac, au sein même de leur établissement et dans les lieux d’art de la région. Chaque établissement participant s’inscrit dans un des quatre modules de L’art en valise qu’il aborde de manière personnelle et en relation avec son propre projet. 

Les quatre modules proposés sont : une exposition des œuvres de la collection du Frac dans l’établissement, des interventions d’artistes en milieu scolaire ou au Frac, des prêts de coffrets d’œuvres vidéos et de livres d’artistes et des visites d’expositions à Carquefou ou en région. Ce dispositif aborde différents thèmes. En 2013-2014-2015, c’est le corps qui est à l’honneur. «Il n’y a pas d’art dans lequel le corps ne soit pas impliqué : qu’on soit engagé dans un processus de création ou simple spectateur ; l’art induit nécessairement une rencontre d’ordre physique.»



LE PROJET AU LYCÉE DE LA JOLIVERIE & L’ÉCOLE DES MÉTIERS DE L’IMPRIMERIE

En 2012/2013, un premier projet a été conduit au lycée de la Joliverie. Il s’agissait d’une exposition d’œuvres de la collection du Frac dans la galerie d’exposition - commune au lycée de la Joliverie et à l’École des métiers de l’imprimerie. Lors d’un bilan en mai 2013, l’envie de proposer un projet entre le Lycée et l’École a rapidement été évoqué par l’ensemble des personnes impliquées dans le projet. Ainsi, un atelier de pratique mené par un artiste pour les élèves du Lycée de la Joliverie et de l’Ecole des métiers de l’imprimerie, a été proposé par le Frac pour l’année 2013/2014.

L’enjeu, pour les élèves des établissements, est la découverte d’une démarche, d’un geste artistique, l’ouverture et l’enrichissement de leur domaine de formation par un regard et une approche artistique.

En cohérence avec le thème du corps et la formation des élèves, le Frac a proposé l’intervention de Danny Steve, artiste plasticienne. Suite à des ateliers avec l’artiste, parfois sur des séances communes (CFA/Lycée) les élèves proposent ce jeudi 28 novembre 2013 un événement public. Les enseignantes référentes sur ce projet sont Mme Anne Lecanu professeur d’arts appliqués à l’École des métiers de l’imprimerie et Mme Nathalie Fleurance, professeur d’arts plastiques au Lycée de la Joliverie.

« Ce projet de muséographie au sein du CFA et de la joliverie, est une manière concrète pour des élèves préparant un b.m.a option décor et graphisme de s’ouvrir pleinement à l’actualité artistique nantaise du moment, de s’ouvrir à des pratiques professionnelles différentes et de se positionner en tant que graphiste décorateur. Cette opportunité de travailler et d’expérimenter, dans une échéance à court terme et à grande échelle, dans l’espace de l’école, fait pleinement partides exigences de leur métier. A partir d’un cahier des charges très simple, ce projet leur permet d’approfondir leur connaissance en histoire de l’art, de mettre en pratique leur savoir faire et d’être à l’écoute et aux exigences d’une artiste : Danny Steve. Comment à partir d’un motif simple, celui de la boucle, peut-on contaminer un espace neutre environnant ? Comment mettre en scène un espace ? Comment s’intéresser à la scénographie d’un lieu ? ».
Anne Lecanu

«Cet atelier permet aux élèves de 2nde Bac professionnel Artisanat et Métiers d’Art, de découvrir et de s’associer à une démarche artistique par le biais des arts plastiques. Les élèves sont ainsi amenés à partager et à mener à bien leurs expérimentations, pour investir un lieu donné, en seulement quelques séances. Guidés par l’artiste, ils doivent faire des choix, agir, prendre en compte la faisabilité de leur projet et proposer leur propre démarche artistique. Un pas de plus vers l’autonomie.»
Nathalie Fleurance



DANNY STEVE

Le fun de l’inertie, c’est le genre de concept qui plait à Danny Steve. Combiner des registres à priori contradictoires avec nonchalance et obstination est une dérive qui lui vient sans doute de ses lectures. Gibson & Bergson lui ont farci l’esprit de cybernétique et d’intuition créatrice. La pensée et le mouvant sont à l’œuvre, au bord de l’océan (même si on est à Nantes et pas à Santa Cruz). Danny trempe dans l’édition indépendante, baigne dans les festivals
de musiques actuelles et flotte dans l’art contemporain, perméable et syncrétique, à l’horizontal et sur le dos probablement. En 2008, Armelle Pitot-Belin (puisque c’est elle) élabore des images et des applications nécessaires aux projections vidéos. La même année, elle publie, sous son anonymat unisexe, Je t’aime (éd. Requins Marteaux), une bande dessinée saturée de couleurs, un livre sans noir ni blanc. Dans ce conte hermétique se glissent de nombreux samples graphiques (créatures médiévales, décors d’ukiyo-e, dessins d’enfants). Les dessins au stylo sont numérisés, copiés, collés, mixés entre eux comme des couches sonores. Les couleurs sorties d’un synthétiseur, les poupées aux répliques répétitives, la sensualité sirupeuse, les variations sans finalité du récit, évoquent un album de minimal house.
L’année suivante, on lui confie des habillages vidéo : ses boucles d’images animées évoquent des travellings montagneux, l’univers est minéral et abstrait. Les paysages deviennent soit vaporeux et hallucinatoires, soit figures géométriques colorées et frénétiques.
En 2010, durant sa résidence à l’atelier du silo du Lieu Unique, Danny Steve élabore Shrubbery, commence la série de dessins Eight, et construit des volumes, les Rampes de salon. Diversification gourmande mais cohérente. Le trait hélicoïdal des dessins, sans début ni fin, se confond avec la trajectoire mentale suggérée par les rampes (répliques de quarter pipe de skate), semblable aussi au déplacement sur l’écran des motifs floraux de Shrubbery. Il y a dans ce quiet club interactif, ces meubles d’activité physique et ces dessins bouclés la même invitation au divertissement contemplatif, à la vacuité dynamique, à l’inquiétude voluptueuse.
Avec le projet Kiss of the paraghost, mené à l’hôtel Pommeraye, en 2012, la sculpture prend davantage de place. Un programme informatique digère le bouquet TNT et diffuse sur le canal 99 de l’hôtel un naufrage visuel et sonore lancinant, également source lumineuse de l’enveloppe de résine accrochée sur la façade du bâtiment classé. Moulé à partir des déchets de la rue commerçante, le paraghost, dame blanche grotesque, évoque une sécrétion organique ou un sporophore.
Ici, pour répondre à la thématique du Frac (le corps) et en écho à sa démarche artistique, Danny Steve a proposé aux élèves du CFA et du lycée, de contaminer
l’espace en s’emparant d’un motif commun, des boucles sans début ni fin, et en s’imprégnant d’un poème chinois Ceux qui observent les poissons. Cette prolifération incitera le spectateur à déambuler dans un paysage jubilatoire réunissant les deux établissements.