Frac



Événement
L'Ane bleu

du 19 janvier
au 11 mars 2011
Parcours dans les quartiers nantais

Une œuvre de Stephen Wilks
Collection du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur
Un projet du Frac des Pays de la Loire en partenariat avec l’Agence Accoord, Ville de Nantes


L’Âne bleu est une œuvre de Stephen Wilks, créée en tissu sur le modèle zoomorphique de l’âne, en taille réelle. Il est fabriqué à partir d’un bleu de travail qui évoque le monde ouvrier et rappelle que l’âne est un éternel travailleur.
Sous cette forme réaliste et affable, l’artiste livre un processus : un étrange animal, qui au-delà de l’exposition, voyage à la rencontre des personnes et vit au travers de ses rencontres.


Le projet :
En 2010, le Frac des Pays de la Loire emprunte cette œuvre au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre d’une exposition intitulée Nomad ness, présentée au hangar à bananes d’octobre 2010 à janvier 2011. Cette exposition, qui traite des notions de déplacement, de frontières, de territoire ou d’œuvre nomade, fût le point de départ d’un projet de partenariat entre le Frac et l’Agence Accoord de la Ville de Nantes.

Le service des publics du Frac, en collaboration avec Stéphane Oger, chargé de missions Action Culturelle à l’Agence Accoord, a organisé une action de sensibilisation à la création contemporaine au cœur des quartiers de la Ville de Nantes. Trois centres socio-culturels, des quartiers : La Boissière, Malakoff et Clos-Toreau, ont répondu à la proposition : accueillir l’œuvre de l’artiste Stephen Wilks l’Âne bleu » dans leurs structures.


Deux après-midi de formation à destination des animateurs des centres Accoord ont été organisés : l’une au Frac, à Carquefou pour découvrir l’institution et ses missions ; l’autre au hangar à bananes, dans l’exposition Nomad ness pour une visite auprès des œuvres et une première approche de l’œuvre de Stephen Wilks, l’Âne bleu. Suite à ces temps de préparation, le parcours de l’œuvre a pu être organisé : Accueilli depuis le 19 janvier 2011 au centre de loisirs de La Boissière, l’Âne bleu fera étape du 8 au 18 février 2011 à la bibliothèque / ludothèque de Malakoff, et terminera son séjour nantais du 20 février au 11 mars 2011 à la bibliothèque / ludothèque du Clos-Toreau. L’œuvre réintégrera le Frac des Pays de la Loire avant de repartir vers Marseille, au Frac Paca.

Des animations ont été préparées par les centres socio-culturels en amont de la venue de l’Âne bleu, préparant les enfants à l’accueil de l’animal. Sur place, de nombreuses actions (ateliers de dessin, d’écriture, de photographie, déambulation) ont pour but d’activer et de faire vivre l’œuvre au sein des quartiers. Les traces et souvenirs de ces actions devront être placées dans la poche ventrale de l’Âne bleu avant son départ vers un autre centre.

Toutes les photographies, dessins ou textes relatant l’événement seront conservés dans le ventre de ¨l’Âne bleu et remises au Frac Paca, enrichissant ainsi l’œuvre de Stephen Wilks. Ce type d’œuvre participative et interactive entre en résonance avec la mission du Frac des Pays de la Loire : participer à la sensibilisation de tous les publics aux expressions artistiques contemporaines. Pour ce premier partenariat entre le Frac et l’Agence Accoord, l’œuvre de Stephen Wilks permettait une réelle appropriation du projet par les centres socio-culturels et leur collaboration active.

C’est ainsi que ce parcours s’est structuré autour d’une envie forte et partagée : celle de participer à l’ouverture et l’élargissement artistique et culturel au sein des quartiers concernés, grâce à une œuvre qui véhicule un art de la pédagogie et qui contribue à la compréhension des problématiques qui traversent notre époque. «L’Âne bleu peut faire naître des situations, reliant des histoires personnelles souvent éloignées les unes des autres et façonnant ainsi un récit commun. Ces rencontres, sur la place du village, à l’école, au centre de loisirs ou à la piscine, contribuent à mener une réflexion sur le quotidien, l’entourage familial, la transmission, les modèles d’habitations... les parcours et les pérégrinations de l’Âne bleu abordent et revisitent la notion de voyage et d’itinérance, tandis que la trace écrite et les objets déposés dans sa poche ventrale témoignent et examinent l’intime, les souvenirs, les coutumes...»
extrait de l’Âne bleu, édition du Frac Paca


À propos de l’œuvre de Stephen Wilks : Le travail de Stephen Wilks autour du projet de l’Âne bleu, doit se percevoir au travers d’un contexte artistique tourné, toujours davantage, vers l’élargissement des territoires d’échanges humains et culturels. L’Âne bleu devient le catalyseur des rencontres et des histoires singulières qui ont scandé ses voyages. La poche aménagée dans son ventre pour contenir les souvenirs laissés par ses rencontres, traces notamment photographiques, devient ainsi le nœud central du personnage : à la fois réceptacle d’une histoire matérielle passée, et d’une histoire imaginaire à venir.

Véritable personnification de l’œuvre d’art, l’Âne bleu est porteur d’un potentiel imaginaire et narratif fort ne demandant qu’à être investi, et qui à la fois enrichi sa vie singulière et tend à construire une histoire affective commune.

C’est une œuvre toujours en mouvement, autour de laquelle l’artiste continue de travailler, en organisant des marches dans la ville durant lesquelles il transporte l’âne sur son dos, ou encore en présentant le parcours de l’âne sur un carte routière sur laquelle chaque étape est localisée. Actions artistiques qui participent de la réactivation d’une mémoire collective, et qui introduit un autre rapport à l’œuvre d’art : tactile, basé sur l’appropriation et la confiance.

Au-delà de la réactivation de thématiques humaines et sociales, cette œuvre tend à redéfinir les relations entre l’art et la vie, selon le modèle artistique développé par Robert Filliou (1926-1987), pour qui « l’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».


Témoignages

Le projet d’accueillir une œuvre du FRAC nous a été proposé grâce à un partenariat entre ce « musée » et l’ACCOORD. Suite à une visite du lieu d’exposition au Hangar à bananes, Mireille a présenté le projet à notre équipe avec beaucoup d’enthousiasme. « De l’art ? J’adore ! ». Lecture de la plaquette de Stephen WILKS, petites recherches persos, brainstorming… On se jette à l’eau pour une quinzaine en compagnie de l’Âne Bleu qui sera le prétexte à l’évocation du voyage. De part les projets déjà engagés par les uns et les autres, celui de l’Âne sera mené en priorité en direction des enfants. Voyager, faire des rencontres, échanger, partager… Ça tombe bien : les habitants du quartier Boissière viennent d’horizons variés.

Avec les usagers du CSC, les enfants du Centre de Loisirs, les adultes du cours de Français au Quotidien ; on a essayé de faire comprendre la démarche artistique de l’Âne Bleu. Attention, on se lance… Condensé d’Histoire de l’art depuis les déesses de fertilité préhistoriques, la « Vénus de Milo », en passant par la « Joconde » de Léonard de VINCI, le post-impressionnisme des « Faucheurs » de VAN GOGH, les photographies de DOISNEAU, le cubisme de la « Ville » de Fernand LÉGER, un peu de Land Art avec la « Spiral » de SMITHSON… On en arrive tout naturellement à l’Âne Bleu de Stephen WILKS. Car tous les chemins mènent à lui ! On a orienté nos activités sur les récits et jeux liés aux voyages pour aboutir à un projet de création de cartes postales.

On a été un peu timide avec cet âne, donc la découverte et le voyage se sont plutôt faits en rêve. « Un âne bleu, c’est étonnant ! Pourquoi pas de toutes les couleurs ? » Eh oui, pourquoi pas ? Les enfants (des plus petits aux plus grands) ont imaginé d’autres parures et ont amené l’Âne vers des contrées qui les faisaient rêver. Comme il est photogénique cet âne ! Afin de faire partager les impressions, on a rédigé des messages avec les enfants puis on les a fait voyager par les airs en laissant faire le hasard. Les mots des enfants ont rencontré des turbulences, mais on croise les doigts pour qu’ils trouvent un destinataire. Clôture de la quinzaine… Départ de l’Âne en catimini… Et c’est le cœur gros que l’on rentre à nouveau dans la bibliothèque… sans LUI. En deux semaines on crée des liens, même avec un âne, même bleu (ou surtout ?!). Les enfants continuent de parler de lui, les animateurs aussi… on s’attache ! En tous cas l’expérience a été enrichissante et c’est avec plaisir que l’on renouvellerait ce partenariat.




Communiqué de presse