vue de l'exposition Thomas Huber, sonnez les matines, Frac des Pays de la Loire, 2005
cliché : Bernard Renoux - © Frac des Pays de la Loire
vue de l'exposition Thomas Huber, sonnez les matines, Frac des Pays de la Loire, 2005
cliché : Bernard Renoux - © Frac des Pays de la Loire
vue de l'exposition Thomas Huber, sonnez les matines, Frac des Pays de la Loire, 2005
cliché : Bernard Renoux - © Frac des Pays de la Loire
Le Frac des Pays de la Loire consacre une exposition monographique à l'artiste suisse Thomas Huber. Figurant un projet de ville utopique appelée Huberville, Sonnez les matines est un projet toujours en cours dont chaque exposition permet de montrer la croissance tentaculaire.
Acquise par le Frac en 2002 l'installation monumentale Sonnez les matines est l'une des œuvres les plus emblématiques de Thomas Huber et est le point de départ du projet de Carquefou autour duquel s'articulent différentes propositions dans l'ensemble des espaces attenants à la principale salle d'exposition. Sont ainsi convoqués pour les développements de cette œuvre monumentale, le hall d'accueil et la salle Mario Toran : les espaces du Frac devenant ainsi le support d'une nouvelle réflexion de l'artiste sur la présentation de Sonnez les matines tandis que des panoramas urbains (coll. de l'artiste et coll. Frac Haute-Normandie) de même qu'une peinture murale, fruit d'une mise en abîme d'une œuvre graphique de l'artiste (coll. Frac Bretagne) requalifient l'exposition de manière totalement inédite.
Sonnez les matines est composé de maquettes de bâtiments à l'échelle 1/10ème, soit une échelle plus importante que celle utilisée par les architectes mais plus modeste que celle de la sculpture monumentale. Mis en scène dans cet espace des petits personnages viennent renforcer cette représentation de la ville et engagent le spectateur dans une déambulation imaginaire, à la manière d'Alice dans le célèbre ouvrage de Lewis Caroll.
Chaque bâtiment d'Huberville (théâtre, bibliothèque, tour de l'horloge, forum, etc.) remplit une fonction précise dans la ville mais se présente aussi comme un tableau : c'est ainsi que l'artiste interroge le rôle de l'image, les liens entre réel et fiction. Toute l'ambiguïté repose sur le rapport de l'architecture, sa fonction dans l'espace social, et l'objet, qui par ses structures minimalistes renvoit à des pans entiers de la modernité artistique (Le Corbusier, De Stijl, le constructivisme...). Paradoxalement aussi, dans sa dimension métaphorique, l'ensemble du projet ouvre des perspectives au sens propre et au sens figuré avec des conceptions utopiques et poétiques de la cité de Palladio à Piranèse.
Pour accompagner cette configuration de la cité, des dessins réalisés à l'ordinateur et une maquette de l'ensemble d'Huberville sont présentés salle Mario Toran ; cet ensemble (coll. Neues museum de Nüremberg), apparaît comme une préfiguration virtuelle et matérielle d'Huberville, proposant des vues de chantier et des images des fondations.