Frac



Exposition
It is very hard to choose a greeting card for a man

du 31 janvier
au 26 avril 2015
Chapelle du Genéteil, Chateau-Gontier

Saâdane Afif, Jean-Michel Alberola, Jean-Luc Blanc, Monica Bonvicini, Anne Brégeaut, Robert Combas, Lili Dujourie, Patrick Faigenbaum, Hans-Peter Feldmann, Trixi Groiss, Maria Hahnenkamp, Mona Hatoum, Fabrice Hyber, Annette Kelm, Jiri Kovanda, Maria Loboda, Regina Möller, Mrzyk & Moriceau, Georgia Nelson, Patrick Neu, Orlan, Eric Poitevin, Martha Rosler, Jörg Sasse, Valie Export, Jean-Luc Verna

œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire


Chapelle du Genêteil

rue du Général Lemonnier
53200 Château-Gontier

vernissage le samedi 31 janvier 2015 à 18h


ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 19h
le mardi sur rendez-vous
pour les groupes et scolaires T 02 43 07 88 96


présentation aux enseignant le mercredi 4 février à 15h


En écho à la thématique de saison “Elles” du lieu investi, cette exposition présente une sélection d’œuvres liées à la question de la féminité.


« Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime. »
Albert Camus

 

Au seuil de l’exposition, une œuvre apostrophe le visiteur, une œuvre à la fois flamboyante et minée par le doute. Son titre — qui est aussi celui de l’exposition — exprime une agitation intime : It is very hard to choose a greeting card for a man, soit la description d’un élan du cœur (offrir une carte de vœux à une personne désirée), mais aussi l’incertitude qui préside à ce choix, et la décision radicale qu’adopte l’artiste (Georgia Nelson) en créant une carte surdimensionnée, paysage délié de papiers et tissus, timbres et boutons, feutre et aquarelle qui déborde le cadre normé. Le ton est donné : le public oscillera désormais entre offrande et retrait, invitation et hésitation, charme et coup d’éclat. 

Le visiteur est ici convié dans ce qui s’apparenterait à une habitation, une maison un peu abstraite croisée dans un rêve, une image de la psyché : une vaste salle de réception arbore quelques grands formats (Orlan, Anne Brégeaut, Mona Hatoum) pour un accrochage épuré, tandis qu’un second espace, plus proche de l’alcôve ou du cabinet de curiosités, joue de l’accumulation et du confinement. Entre les deux, trône une cimaise monumentale disposée en oblique, comme un slash typographique ou une barre de fraction : matérielle et métaphorique, cette scansion spatiale articule le visible et l’invisible, le dit et le non-dit, la politesse et l’indiscrétion. Au verso de sa surface, des lettres miroirs égrènent leur message autoritaire : NOT FOR YOU, formulation de la relation ambigüe qui s’instaure entre les œuvres (ici, Monica Bonvicini) et le public, quand l’interdit pimente le désir et attise l’appétit. Que nous refuse-t-on ici tout en nous invitant?

Dans cette exposition bi-face, les œuvres s’organisent en archipels distincts mais commutées entre elles par une certaine conscience du corps, de l’intérieur et du chez-soi. Sont ici explorées les frontières poreuses entre privé et public ; la question du genre et de l’hybridation ; les relations entre l’art, le décoratif et le domestique ; et la distinction entre culture savante et culture populaire.

Eva Prouteau




Petit journal



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