Frac



Exposition
Renaud Auguste-Dormeuil
Josephine Meckseper

du 5 au 22 mars 2019
au TU-Nantes

Exposition des œuvres de Renaud Auguste-Dormeuil (collection du Frac) et du film March on Washington to End the War on Iraq, 9/24/05 de Josephine Meckseper.

En partenariat avec le TU-Nantes dans le cadre de SPLASH, nouveau rendez-vous du TU pour explorer une friction ou un thème sous plusieurs formes : spectacles, performances, conférences, laboratoires artistiques, expositions et cinéma. >>-->

Programmation proposée en lien avec l'exposition Josephine Meckseper présentée à la HAB Galerie, Nantes, et au Frac des Pays de la Loire >>->>


TU-NANTES

7 chemin de la Censive du Tertre
44300 Nantes


RENAUD AUGUSTE-DORMEUIL
Best Wishes, 2010 - 2011
Série de 5 tirages contrecollés sur aluminium, encadrés sous verre
Acquisitions en 2012

Collection Frac des Pays de la Loire
Né en 1968 à Neuilly-sur-Seine, il vit à Paris.

En 2010, Renaud Auguste-Dormeuil réalise une série de photographies, intitulée Best Wishes à partir d’images d’archives militaires américaines. Nous sommes en 1945, une guerre mondiale sans précédent s’étire, où pour la première fois la bombe atomique est utilisée. Cet événement, un des plus violents et des plus marquants du XXè siècle, est traité par Renaud Auguste-Dormeuil de manière indirecte, détournée. L’horreur est ici invisible, pas de victime, pas de territoires dévastés. En effet, les images d’archives utilisées par l’artiste montrent la préparation matérielle de cet événement, le chargement des bombes par les aviateurs et les mécaniciens qui - désinvolture ou innocence – les dédicacent, les signent à l’attention de leurs destinataires. Mais aussi la célébration de ce qui se prépare, au travers de ces clichés où posent des militaires souriants, découpant un gâteau en forme de bombe atomique. D’où vient cette légèreté des images alors que se prépare l’abominable, la blessure ineffaçable de l’horreur, la mort de centaines de milliers d’innocents, de civils, hommes, femmes, enfants ? Le titre de la série Best Wishes l’attestent, ces images semblent détachées, déconnectées de l’atrocité qui va advenir. En traqueur d’images disparues, l’artiste s’interroge sur ce qui nous est rendu secret par ceux qui ont le pouvoir et l’intérêt de nous dissimuler des strates d’histoire. En observateur de la « fabrication des images », les responsabilités de tous (politiques, médias, militaires, civils, …) sont révenvisagés au travers de la série Best Wishes. Qui a produit ces clichés ? A quelle fin ? Que montrent-ils ? Que cachent-ils ? Quelle en est la portée ? Quel message est véhiculé ici ? Qui en a pris connaissance ? Qui a choisi de les rendre invisibles ? Toutes ces questions et bien d’autres surgissent. Notamment par le choix du traitement de ces images, augmentées d’un effet 3D inversé (bleu à gauche et rouge à droite). Au lieu de rapprocher l’image du regardeur (comme il est d’usage habituellement dans la 3D), il prolonge sa profondeur, crée un phénomène d’enfoncement, de retrait. A l'œil nu, c’est une image cryptée, brouillée, parasitée qui s’offre à nous. Une manière de nous inviter à lire et relire des photographies qui resteront à jamais ambiguës entre banalité et horreur.

Vanina Andréani

JOSEPHINE MECKSEPER
March on Washington to End the War on Iraq, 9/24/05, 2005
Film Super-8, noir et blanc et couleur, muet, transféré sur DVD
8’35"

Née en à Lilienthal (Allemagne), elle vit à New-York.

Josephine Meckseper grandit à Worpswede (en Allemagne), où depuis la fin du XXIè siècle s’est installée une communauté artistique d’avant-garde. Ce contexte, tout comme certains engagements politiques de membres de sa famille dans la RAF (Fraction Armée Rouge) et ses études au California Institute of the Arts à Los Angeles au début des années 1990 ont eu une influence déterminante sur son travail. En 1992 alors qu’elle y est étudiante, des émeutes sanglantes éclatent suite au verdict d’un procès libérant 4 policiers auteurs de violence sur un jeune afro-américain du nom de Rodney King. Josephine Meckseper filme alors ces émeutes qui deviennent une partie intégrante de la pièce qu’elle réalise alors. Des images de révoltes urbaines sont depuis récurrentes dans les installations, photographies et films de l’artiste installée depuis aux États-Unis. En 2002, le gouvernement de George Bush projette d’attaquer l’Irak, soupçonné de détenir des armes de destruction massive. Malgré le peu de soutien que les États-Unis reçoivent et la mise en doute de la menace par de nombreux dirigeants européens, la guerre éclate en 2003. Le film que Josephine Meckseper réalise en 2005 à Washington s’appuie sur le traitement de ces phénomènes de contestation collective dans l’espace public, terrain d’expression et de mobilisation d’une partie de la population contre les pouvoirs en place. Le film tourné en 8 mm, rappelle des images d’archives de manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960.

Vanina Andréani




Feuilles de salle